A la rencontre de Joachim Romain
Nous avons commencé la semaine avec l’artiste de coeur(s) HeartCraft, je vous propose de la terminer avec Joachim Romain, cet artiste engagé contre la sur consommation et pour le développement du remploi ou du recyclage, ce que nous retrouvons dans son travail.
© Joachim Romain
1/ Qui es-tu ?
Je suis photographe et plasticien, et j’aime m’inspirer et m’imprégner de tout ce qui m’entoure pour réaliser mes toiles, sculptures ou installations; cela vient peut être de ma ville natale, le Havre, ville portuaire où flottait une odeur salée, de rouille et d’usure.
Je travaille depuis plus 8 ans dans mon atelier au 6 B à Saint-Denis. J’ai la chance de pouvoir créer également dans différentes villes françaises ou à l’étranger. Cela nourrit et enrichit mes créations et cela conforte mon engagement contre la sur consommation et pour le développement du remploi ou du recyclage, démarche que j’inclus dans mon travail artistique de peintre comme de photographe à travers Fast_Shop (une série de photographie). J’ai d’ailleurs un projet en reflexion autour de la notion de circuit court.
2/ Depuis quand tu interviens dans la rue et pourquoi ?
Si je prends en compte mes travaux photographiques sur l’usure à l’origine de ma démarche artistique actuelle cela fait environ 18 ans. Maintenant, j’ai toujours travaillé dans et avec la rue. Mon premier Solo Show dédié à la photographie de typographies urbaines était en 2002.
Si on parle de sticker cela fait plus de 30 ans 🙂 c’est peut-être même ma première intervention artistique de street artiste : coller et partager dans la rue.
3/ Quel a été l’élément déclencheur pour faire du street art ?
Clairement l’envie de partager. La rue offre une possibilité d’intervention immense à ciel ouvert et où tout le monde peut réagir. Mais pour moi, c’est avant tout un terrain expérimentation. C’est là où je récupère toute ma matière de création, c’est là où je découvre des techniques ou des façons de faire comme la lacération, c’est là où je puise mon inspiration qui déclenchera de nouvelles séries.
4/ Quelle est ta principale source d’inspiration ?
L’environnement urbain, son usure, l’érosion, l’altération, et bien sur la consommation omni présente comme avec ma série Fast-shop…
Dans la lignée du Dadaïsme ou du Pop art, j’aime modifier ce que l’on connait en quelque chose que l’on redécouvre et observe. Dans notre société de sur-consommation, l’usure rime avec destruction et ordure, j’assume d’embellir et de sublimer les papiers et affiches déchirés ou oubliés dans mes pièces.
5/ Ton plus beau souvenir dans la rue ?
Je vous raconterai plutôt un mauvais souvenir 🙂 où, avec ami artiste, nous avons réalisé une fresque pour un client. Une fois terminée, il faut la vernir, à l’aide d’un pistolet spécial, on y va franco. Elle mesurait 120m2 environ, ça brille, c’est beau, on était fière de notre travail. Mais très vite une couche blanchâtre apparaît et là on comprend que le pistolet n’avait pas été très bien nettoyé. Je vous laisse imaginer le stress pour trouver une solution 🙂 mais heureusement un bon ami artiste nous a glissé une solution simple : utiliser un autre vernis brillant pour rebooster l’ensemble. Mais le problème ne se stoppe pas là car nous sommes dimanche et il faut rendre la fresque le lundi ah ah. Bien sur le pistolet n’était plus dispo, du coup on va chez LM et on se refait tout ça à la main, un bon dimanche comme on les aime 😀
6/ Quel est ton/tes street artiste(s) préféré(s) ?
J’aime beaucoup de choses notamment le lettrage et dans les classiques du street art tout particulièrement D*Face, WK, Reka, Conor Harrington, Miss Van, Tilt, Vhils, Swoon, AJ Fosik, Dan Witz, Dave Kinsey …
Mais mes maîtres ou mes artistes fétiches ne viennent pas forcement du street art. De Boudin à Kiefer, au photographe David Goldblatt, je reste curieux et admiratif de leurs oeuvres.
D’ailleurs, j’ai emprunté le sujet de la vache à Boudin durant le confinement pour imaginer de nouvelles toiles, j’ai abandonné les icônes de la mode et de la rue pour une star normande.
7/ Pour mieux te connaître, deux choses que tu adores et deux que tu détestes ?
Déteste : clairement le poisson
Adore : ma femme
8/ Un prochain rendez-vous post-Covid à nous communiquer ?
Je pense, bien sur, à plein de choses qui finiront bien par voir le jour 🙂 et surtout au retour dans mon atelier, comme pour tous les artistes qui en sont privés, sera un énormeeeee bonheur.
Peut être suivant la date, un finissage de mon exposition actuelle à la Galerie K au Mans. D’ailleurs, vous pouvez demander le catalogue en adressant un email ici 🙂
On sera, cet été, à Saint-Malo avec la Galerie Vincent Tiercin.
A la rentré un duo avec Jm Robert à la Galerie Urbain de Uzes
Une partie de mon travail sur l’affiche dos bleue va migrer vers Casablanca et sera présentée à la Galerie CasArt dès que possible.
Du 9 au 31 Mai exposition de groupe avec La galerie Epicerie Fine à Hong Kong
Ainsi que des projets avec Téodora Galerie sont en cours de réflexions et …
Bref j’espère un bon post-covid qui arrive.
En attendant, j’ai pu participer à des ventes caritatives et proposer des toiles conçues dans mon atelier improvisé à mon domicile. Organisateurs, artistes, acheteurs, tout le monde joue le jeu…Un grand merci à l’acheteur de ma toile notamment celle du projet Saato.
Un grand merci à Joachim pour les réponses fournies au milieu de tout ces beaux projets à venir (vite je l’espère). Pour ne rien rater de ses rendez-vous, suivez Joachim Romain sur les réseaux sociaux : Instagram ou Facebook
Lundi prochain, vous aurez rendez-vous avec l’artiste Dark, aussi connu sous Dark Snooopy ou Snoop’
j’ai pas pu regarder les images , j’ai pas lu l’article. désolé, j’essairai plus tard.