Interview confinée de Wabi Sabi #2

A la rencontre de Wabi Sabi

Après OAKOAK, vous allez découvrir (si vous êtes passés à côté, ce qui me surprendrait) qui se cache derrière ces mots créés avec des lettres de scrabble qui envahissent nos murs… Je parle de Wabi Sabi !

1/ Qui êtes-vous ? 

Mme Wabi a 46 ans et M Sabi 49. Nous sommes deux enfants des années 70, “jeunes mariés”, à la tête d’une famille recomposée et passionnés de street art, voyages, architecture, lecture…

2/ Depuis quand intervenez-vous dans la rue et pourquoi ? 

Nous avons semé nos mots « Wabisabi » pour la première fois le 14 février 2019, le jour de la Saint-Valentin. Mais notre première intervention artistique date, elle, du 14 février 2018. Nous avions collé – sous la pluie ! – de la poésie dans la rue : des poèmes existants et d’autres que nous avions écrits. Les textes étaient tapés sur une vieille machine à écrire « Valentine » rouge, puis imprimé sur des feuilles A4 et collés directement sur les murs.

C’est l’envie de semer de la poésie dans la rue, de disperser de la beauté et de la bienveillance, d’arrêter le regard quelques instants, qui nous anime. Le street art est un art généreux, gratuit, accessible, et c’est cela qui nous pousse.

Un an plus tard, nous avons récidivé, cette fois-ci avec un “haïku” pour la Saint Valentin et notre première série de mots assemblés.

Notre amour a tout naturellement donné naissance aux Words by Wabi Sabi!

3/ Quel a été l’élément déclencheur pour faire du street art ? 

Tous les deux passionnés de street art, nous nous sommes rencontrés grâce à cette passion. Nous étions surtout spectateurs, photographiant, explorant les rues, villes pays. Cette passion nous a amenée à sympathiser avec des street artistes, qui sont, comme leur art, très accessibles, généreux, bienveillants. Nos échanges avec eux, les amitiés qui en ont résulté, nous nous sommes dits : pourquoi pas nous ?

C’est Mme Wabi qui a eu l’idée des lettres de scrabble après avoir vu, à Madrid, les lettres d’un clavier d’ordinateur indiquant IL CIELO dans une marelle sur un mur, puis le tempérament audacieux et fonceur de Mr Sabi a permis de lancer le projet de couple. 

4/ Quelle est votre principale source d’inspiration ? 

Nos grands parents ! Nous passons tous nos dimanches avec eux à jouer au scrabble ! Non, plus sérieusement, nous n’avons malheureusement plus la chance de partager ces moments avec eux. Mais ils sont très présents tout de même 🙂 Nous nous inspirons de nos échanges avec nos proches, nos émotions, nos envies, la musique est très présente lorsque nous nous attablons pour jouer avec nos mots, notre série “Paroles – Paroles” en est d’ailleurs le fruit. Nous voulions faire chanter les gens toute la journée, leur apporter la joie que la musique peut procurer.

Nos amis artistes nous inspirent par toutes leurs qualités et oeuvres. Et enfin nos proches et nos amis, bon nombre de nos mots sont des petites dédicaces à ceux que nous aimons –> (je confirme <3).

5/ Votre plus beau souvenir dans la rue ?

Le plus beau souvenir de Mme Wabi est lors de la pose de nos mots doux «Poésie-Urbaine-Street-Art» à Montmartre, le 3 mars 2019. Nous avions à peine fini de nettoyer les mots après leur pose qu’une mère et sa jeune fille se sont arrêtés pour les regarder, les admirer et s’émouvoir. Quant à M. Sabi, son plus beau souvenir est aussi lors d’une pose, à Lyon le 11 mai 2019 (le jour de son anniversaire d’ailleurs !), en marge d’un festival de street art.

Dans les deux cas, voir les gens s’étonner et s’extasier devant les mots à peine posés (et même faire la queue, à Lyon, pour les photographier !) fut une joie immense et une révélation : nous étions donc capables de faire ressentir à d’autres le même étonnement, la même joie que nous éprouvons lorsque nous découvrons des œuvres de street artistes. De même lorsque la fille de Mme Wabi, en rentrant du lycée, nous dit que certains de ses amis postent nos mots et trouvent cela “trop cool” c’est une vraie fierté et un encouragement à continuer. 

6/ Quels sont vos street artistes préférés ?

La liste est longue ! Ardif pour son talent et son énergie créatrice, Matt-thieu pour sa générosité et la beauté de son geste, Ami-Imaginaire pour sa poésie et son univers, Polar Bear pour la beauté de ses oeuvres et sa technique, Wordsmith pour ses mots et sa sensibilité, Clet pour sa liberté, sa simplicité et sa générosité, petite poissone pour son humour et ses jeux de mots, mais encore FindAc, Seth, Phlegm, Jaeraymie, Inlove Streetart, Bordalo, Roa, Vhils….. 

7/ Pour mieux vous connaître, deux choses que vous adorez et deux que vous détestez  ?

Mme Wabi adore voyager et découvrir, sans la chercher, une œuvre de street art. Cela lui arrive régulièrement car, comme le dit M. Sabi, elle a un véritable œil de lynx. Elle n’aime pas que les choses soient trop planifiées dans la rue, car elle fait confiance à la sérendipité pour découvrir de belles oeuvres et faire de jolies rencontres.

Elle déteste la méchanceté gratuite et la malveillance, la vie est déjà bien assez difficile sans que l’on aie besoin d’en rajouter !

M. Sabi adore l’adrénaline ressentie quand il colle une œuvre dans la rue. Il aime aussi les villes, leur architecture, les surprises qu’elles réservent et l’anonymat qu’elles permettent. Il n’aime pas ne plus rien avoir à lire et être éloigné de Mme Wabi.

8/ Un prochain rendez-vous post-Covid à nous communiquer ?

Après le confinement, nous comptons bien rendre hommage au dévouement des personnels soignants en collant les mots que nous avons imaginé pour eux aux abords d’un hôpital.

Merci à Madame Wabi et Monsieur Sabi d’avoir joué le jeu 😉 Pour ne rien rater, suivez les sur Instagram !

Bonne semaine #4 de confinement et #RestezChezVous !

Prochainement sur le blog, interview de PRWND

© Wabi Sabi photo couverture de l’article

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