A la rencontre de C+S
Dans la série « Interviews confinées » après OAKOAK, Wabi Sabi, PRWND, missgreen_grenouille, voici l’entrevue de C+S. Cet artiste compose des œuvres comprenant plus d’une centaine de timbres de toutes les époques qui voyagent et terminent sur nos murs accompagné d’un pochoir. Je n’en dis pas plus et vous laisse lire son interview confinée…




Oeuvre réalisée avec missgreen_grenouille située dans la marais. Ce visuel sera d’ailleurs, la prochaine couverture de la mise à jour du guide du street art à Paris.
1/ Qui es-tu ?
Quelqu’un qui aime dessiner, peindre, bomber et coller des timbres ! Lors de mon arrivée à Paris en 2000, j’ai découvert mes premières œuvres de street art, surtout du côté de la Butte aux Cailles et ça m’a tout de suite fasciné. Mais je ne collais pas dans la rue moi-même. Il m’a fallu beaucoup, beaucoup de temps avant de franchir ce cap !
2/ Depuis quand tu interviens dans la rue et pourquoi ?
J’ai réalisé mon tout premier collage dans la rue en janvier 2018, c’est-à-dire il y a seulement deux ans. J’avais envie de créer dans la rue bien avant, mais il fallait que je me jette à l’eau !
3/ Quel a été l’élément déclencheur pour faire du street art ?
C’est ma compagne qui m’a poussée dans le grand bain. J’espère qu’elle ne regrette pas trop de m’avoir incité à coller dans la rue, car j’y consacre maintenant énormément de temps…
Dès que j’ai commencé, je suis devenu accro ! C’est un tel plaisir de se balader dans Paris à la recherche d’endroits appropriés, de contribuer à la vie de la ville, de croiser les regards curieux où approbateurs des passants. Même se faire engueuler (ça arrive aussi !) a du charme.
4/ Quelle est ta principale source d’inspiration ? Et pourquoi utilises-tu des timbres ?
Tout. Tout est inspirant… quand on sait regarder. Il y a des idées à faire naître tout autour de nous.
Mes œuvres sont composées de plus d’une centaine de timbres de toutes les époques car pour moi les timbres sont magiques : ils ont voyagé dans le temps et l’espace avant de continuer leur vie dans mes collages. Chacun est porteur d’un petit fragment d’histoire : il a servi à poster une lettre d’amour, une facture, un faire-part de naissance… Ils forment une véritable mosaïque d’instant de vie.
Mais il faut que les timbres aient un sens dans l’œuvre…. Alors je cherche toujours une corrélation entre les timbres et le pochoir. Mes beautés timbrées apparaissent ainsi sur des timbres représentant une femme symbole de liberté, Marianne. Ma série « This is England » de femmes britanniques (Audrey Hepburn, Emma Watson, Amy Winehouse…) était sur des timbres anglais représentant aussi une femme… la Reine !
5/ Ton plus beau souvenir dans la rue ?
Le plus marquant quand on travaille dans la rue, ce sont les belles rencontres ! J’adore la spontanéité et la curiosité des enfants. Ils n’hésitent pas à venir vers vous et à discuter avec un naturel, une naïveté rafraichissante. Je me souviens d’un tout petit bout de chou qui voulait absolument que je sois le Diamantaire, il venait d’en parler à l’école alors même si je collais des timbres et non pas des miroirs, pour lui j’étais le Diamantaire…
6/ Quel est ton/tes street artiste(s) préféré(s) ?
J’avoue que j’ai beaucoup de respect et d’admiration pour les «pionniers », ces street artistes qui ont investi la rue bien avant que le genre ne soit reconnu. S’il ne faut en citer qu’un je dirai Ernest Pignon Ernest. Sa technique du dessin est juste incroyable… et il en ressort une telle émotion !
7/ Pour mieux te connaître, deux choses que tu adores et deux que tu détestes ?
J’adore les voyages et l’histoire (en particulier l’archéologie). Je déteste, la violence et le mensonge.
8/ Un prochain rendez-vous post-Covid à nous communiquer ?
A défaut de coller, j’oriente mon temps de confinement vers la création. Très bientôt, vous découvrirez dans la rue de notre capitale une nouvelle série rendant hommage à une grande artiste féminine du 20e Siècle. Dans un second temps, vous découvrirez une série très exotique qui devrait nous faire voyager… On trouvera évidemment des timbres sur toutes ces nouveautés, mais pas forcément des Mariannes ! Mais chut, il faut garder un peu de mystère…
J’espère que vous aurez eu du plaisir à lire cet interview et à comprendre pourquoi C+S exploite les timbres dans ses oeuvres. Un grand merci à lui pour cet échange et toutes ces informations.
En attendant de découvrir toutes ses créations, retrouvez C+S sur Instagram ou sur Facebook
Terminez bien cette semaine #5 de confinement et #RestezChezVous ! Dès la semaine prochaine, retrouvez l’interview de M.PERRE
3 commentaires Ajouter un commentaire