Interview confinée de Jo Little #13

A la rencontre de Jo Little

Voici le dernier participant de mes interviews confinées, Jo Little ! Lorsque l’on croise son personnage Jo, on sait forcément que c’est son travail. Reconnaissable par son look, vous le retrouverez dans différentes postures mais toujours avec son air malicieux et sa coupe irréprochable. Ce qui est loin d’être notre cas avec le confinement que nous venons de subir 🙂

Fresque que vous pouvez retrouver à l’Hôpital Necker à Paris

© Jo Little

1/ Qui es-tu ? 

Je suis Jo, un artiste parisien autodidacte qui évolue entre la rue et son atelier. J’ai créé il y a quelques années un personnage nommé Jo Little alors que j’étais infirmier en pédiatrie. Il était comme un ange gardien pour les enfants malades. Depuis Jo a évolué  et est devenu un personnage malicieux qui déambule dans les rue de Paris. Il est coiffé d’une mèche blonde toujours impeccable et d’une marinière bleu flamboyante.

2/ Depuis quand tu interviens dans la rue et quel à été l’élément déclencheur? 

Je dessine dans la rue depuis 2016. Ce qui m’a motivé c’est d’abord une rencontre avec Jean-Charles de Castelbajac qui habille les rues de Paris avec des anges tracés à la craie. Nous échangions souvent autour du dessin. Il m’apportait son regard et ses conseils. C’est lui qui m’a invité à partager ce personnage dans la rue. Je me suis lancé, fébrile mais heureux de le voir prendre vie sur les murs de Paris. Par la suite, c’est un sentiment d’urgence à panser les maux des habitants et des passants que je rencontrais en flânant dans Paris qui a animé mes créations. Nous étions dans une période post traumatique suite aux événements du Bataclan, Charlie Hebdo, la belle équipe… J’ai ressenti ce besoin d’aller partager Jo avec les plus grand nombre pour leur donner le sourire, de l’espoir et partager un peu de poésie.

3/ Quelle est ta principale source d’inspiration ?

Ma principale source d’inspiration va paraitre étrangement égoïste mais je pense que c’est moi, mon histoire, mes espoirs, mes peurs, mes sentiments, mes souvenirs tout ce qui peut faire la complexité de chacun. 

À ce « moi » s’ajoute « l’autre » avec qui se tissent ces souvenirs, ces sentiments… Je m’inspire aussi des histoires de chacun, j’aime que le plus grand nombre puisse s’accaparer Jo et qu’il puisse évoluer dans l’univers de chacun. C’est pour cela qu’il voyage beaucoup.

C’est aussi un personnage qui offre plusieurs lectures. Il serait réducteur d’imaginer que c’est un personnage naïf qui évolue dans un monde rose bonbon, tout réside dans la symbolique et le détail.

4/ Ton plus beau souvenir dans la rue ?

Je n’ai pas de meilleur souvenir en particulier dans la rue. Chacun d’entre eux a une âme différente. Les moments que je chérie particulièrement sont ceux où j’emmène des amis coller dans les rues. Je leur explique, réfléchis avec eux puis nous partons à l’aventure pour déposer des Jo. Je vois les étoiles dans leurs yeux et le sourire, alors je suis heureux d’avoir partagé ce moment avec eux. Sinon il y a ce matin de Décembre en 2017 je crois, où j’avais été démarché par une production américaine pour dessiner et créer un décor pour une série. Il devait être quelque chose comme 6h du matin dans le quartier de saint Germain, et l’instant de deux séquences j’ai intégré une équipe de film. J’avais carte blanche, plusieurs de mes dessins avaient été reproduits en grand et collés puis j’étais intervenu à la craie. La rue était devenue une aire de jeu et de création géante. Une super expérience! 

5/ Quel est ton/tes street artiste(s) préféré(s) ?

Mes street artistes préférés sont : 

  • Seth, pour sa poésie, ses couleurs et  l’émotion que chacune de Ses œuvre me procure 
  • Herakut, pour les mêmes raison que Seth
  • André Saraiva, dont le personnage Mr A. dandy et charmeur habille beaucoup de souvenirs
  • Keith Haring, parce que je n’ai pas de mots. Son histoire et ses combats me touchent, il a d’ailleurs offert une énorme fresque visible à l’hôpital Necker. Ces  photos dans le métro new Yorkais où on le voit dessiner à la chaire me touchent beaucoup.

6/ Pour mieux te connaître, deux choses que tu adores et deux que tu détestes ?

Les collaborations avec d’autres artistes. Ces projets permettent de mélanger des techniques et des univers qui enrichissent énormément. J’ai pu collaborer avec de nombreux artistes et parfois même à distance. Je pense que j’aime tout dans ce processus : la discussion où émergent les idées, la réalisation, la découverte des œuvres terminées et la réaction des gens qui viennent échanger avec nous.

J’aime aussi discuter avec les gens. Je consacre beaucoup de temps à échanger sur Instagram, l’interaction avec l’autre est essentielle, ce feedback permanent me nourrit. Lors des vernissages, je lutte contre ma timidité pour rendre cet échange encore plus réel. Si je cumule souvent insomnie et boule au ventre avant ces moments, je repars toujours avec une énergie incroyable.

Pour les choses que je n’aime pas, il y a beaucoup de choses qui me mettent en colère. Je ne vais pas les énumérer, il ne faut pas se focaliser sur le négatif. Alors laissons mes colères derrière la marinière.

7/ Un prochain rendez-vous post-Covid à nous communiquer ?

Oh, il devrait surement y avoir quelques expositions où j’aurai le bonheur de vous (re)croiser. Les informations seront communiquées sur mon compte Instagram. A très vite !

Merci Jo Little pour ta participation ! Nous avons désormais la possibilité de nous balader à nouveau dans Paris, nous allons ouvrir l’œil pour découvrir tes nouvelles oeuvres.

Terminez bien la semaine et excellent week-end à tous !

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